Groupe d'étude sur les monnaies
Monnaies d'Etat et monnaies libres

 

0) Préambule

L'économie n'est pas une science exacte, c'est une science de l'homme. Et le choix des modèles avec lesquels on l'habille pour lui donner l'allure d'une science dure, est déterminant. Cela déplace le débat en amont, dans des débats éminemment politiques et philosophiques qui portent sur les différents courants de pensées économiques, voir Les 100 penseurs de l'économie.

Le pouvoir et l'argent sont les premières sources de corruption dans le monde. Il y en a d'autres plus terre-à-terre telles le sexe, la drogue ou une dépendance quelconque, mais elles n'ont pas la portée immatérielle non localisable et la capacité illimité qu'ont les premières. Le pouvoir et l'argent crée des empires... et les économistes pour la plus-part sont leurs employés. Leurs points de vue ne sont pas objectifs et finissent par s'aligner sur les intérêts de leurs employeurs.

Alors comment faire si les spécialistes sont partiaux ? Il faut soit-même devenir spécialiste. Et cela est tout à fait possible. Si vous êtes de la génération où tout peut s'expliquer par des lois physiques, l'ère des équations différentielles, alors vous aurez la capicité de créer des modèles et donc de proposer des alternatives, et donc d'entrer à la table de ces débats en amont qui fondent par la philosophie et la politique, par la science de l'homme, la pertinence de ces modèles.

La capacité de création monétaire d'un pays constitue un pouvoir considérable sur l'économie. Il a toujours était minimisé, ignoré, censuré, bridé par de multiples règles au cours du temps, de peur que ce pouvoir soit utilisé par le plus grand nombre pour servir le plus grand nombre, car comme on le constate, il est utilisé par le petit nombre pour servir le petit nombre.

Créer de la monnaie permet de lever un impôt proportionnellement à ce que les gens possèdent comme monnaie officielle et où qu'ils soient, d'une façon douce, sans recourir à des percepteurs ni à un quelconque contrôle.

Les moyens techniques ont révolutionné les possibilités d'échange et d'organisation économique, c'est pourquoi le champ des possibles est ouvert. Toutes sortes de propostions inconcevables il y a 40 ans deviennent possibles aujourd'huis. Puis, il convient de toujours garder à l'esprit qu'au stade ultime, à l'horizon lointain, la monnaie n'existera plus, d'autres mécanismes piloteront l'économie.

1) Introduction à la monnaie officielle (appliquée au cas particulier de la France)

La monnaie officielle permet de se libérer de sa dette, en payant avec cette monnaie. Le créancier ne peut pas la refuser. On dit qu'elle a le pouvoir libératoire. C'est la loi du pays qui lui donne ce pouvoir. En particulier pour la France, les euro qui sont hébergés dans les banques françaises controlées par la banque de France ont ce statut "d'euro francais" régis par la loi française.

La loi monétaire ou "Lex monetae" relève essentiellement de la souveraineté monétaire des États qui sont considérés individuellement comme des sujets du droit international : L'État souverain choisit sa devise qu'il va utiliser, et les applications monétaires de cette devise sont déterminées par les lois du pays émetteur.

Voilà pourquoi la dette de l'Etat de 2 950 milliards d'euro n'est pas un obstacle insurmontable à notre liberté future. Si nous devions dans un contexte improbable nous libérer de cette dette, celle-ci pourrait l'être instantanément, par une conversion inextenso et instantané de la dette d'Etat en monnaie officiel du pays selon la valeur reconnue à l'instant, pour sa libération à compter du même instant. Une partie d'entre-elle serait néanmoins préalablement annulée car rentrant dans des catégories illicites telles les dettes odieuses, à savoir qu'une dette n'est pas sensée porter sur plusieurs générations..., nous pourrions le faire en usant de la "planche à billets" et en payant nos créanciers qui ne peuvent pas refuser la monnaie officielle..., tout en gardant les salaires, pensions, cotisations et redistributions sociales, indexés sur l'inflation bien entendu.

Il est à noter que la possibilité de pouvoir prêter de l'argent à l'Etat constitue un service que l'Etat rend aux détenteurs de capitaux qui ne savent pas quoi faire de leur argents. Cette possibilité permet également d'autres avantages qui seront discutées plus loin.

Nous pouvons donc nous libérer de la dette à tout instant. L'inconvénient d'un tel procédé est que cela concrétise brutalement des inégalités de richesses gigantesques rendues fluides en donnant à un cercle réduit de personnes privées une capacité financière immédiate inouïe supérieure à celle réunie du reste de la population. Mais les effets peuvent être amoindris par l'impôt, le controle des flux de capitaux, et en donnant une part plus grande des choix économiques à faire aux administrations publiques plutôt qu'aux acteurs privées dominants financièrement. Et sachant qu'un ploutocrate aussi riche soit-il ne mange que trois fois par jour, ne dort que dans un hôtel à la fois, n'emprunte qu'un avion à la fois etc., ce n'est pas la liberté que procure l'argent qui est préjudiciable à la société mais sa capacité corruptrice qu'il est plus difficile de contrer. On l'obtient en garantissant aux gens, la liberté, l'autonomie, des futures envieux et des causes communes à défendre.

L'autre inconvenient se porte sur les créanciers étrangers. Mais la monnaie n'est qu'un "intermédiaire des échanges" dès lors vouée à une circulation circulaire..., et nos créanciers étranger ne pourront dépenser cette monnaie que dans nos marchés, dans des investissements relevant du commerce extérieur toujours sous le contrôle du pouvoir régalien qu'est la politique commerciale du pays, et cela remet en cause évidement la libre circulation des capitaux, des services, des biens et des personnes à l'international.

Bien sûr, tout cela ne peut pas se faire dans le cadre du traité de l'Union européenne..., car sans trop d'exagération, on peut dire que ce traité prive l'Etat de ses pouvoirs régaliens notamment en matière économique et dégrade son statut en celui d'une province. Les décisions sont prises ailleurs, à la Commision européenne composée de personnes non élues, des institutions dans la mainmise des Etats-unis et de l'Allemagne renforcés par la réunification des deux Allemagnes (toujours sous tutelle étatsunienne depuis la seconde guerre mondiale).

2) Modèle Keynésien simplifié

Voir "Modèle économique libéral (jeux)" : http://vulgate.toile-libre.org/Economie/mod-economie-liberale.html

3) L'étalon-or

L'or est une matière première précieuse dont l'usage est assez constant à travers les siècles. Son attrait quasi-ontologique est dû à ces qualités estétiques, sa facilité à être travailler, son inaltérabilités et sa rareté. De consommation assez constante pour la décoration, l'électronique, ou pour la confection d'objets austentatoires. De production assez constante dans les mines d'or. Cela fait de cette matière première un candidat idéal pour servir d'étalon de richesse. Il est ainsi utilisé pour capitaliser de la richesse sous la forme de stock d'or, détenu généralement par une banque voulant garantire sa fiablité grace à cette réserve d'or qui ne peut pas s'évaporer subrepticement.

Un Etat peut émettre une monnaie étalonnnée sur l'or, c'est à dire en garantissant sa convertibilité en or, selon un cours fixé par lui et garanti constant. Jusqu'au jour où il change d'avis, car rappelons-le, la loi monétaire ou "Lex monetae" relève essentiellement de la souveraineté monétaire des États.

La révolution industrielle et le progrès technique s'accélérant de façon exponentielle, la richesse que représente l'ensemble des outils de production dans le monde, devient largement supérieur à la valeur de la quantité totale d'or en circulation dans le monde (La quantité totale d'or en circulation est de 200 000 tonnes dont la moitier est sous forme de bijoux. La valeur en yuan d'un gramme d'or est de 500 yuan, ce qui nous fait un total de 100 billions de yuan. Or les 30 premières multinationales les plus riches représentent déjà un capital boursier de 200 billions de yuan.)

Aussi l'étalon-or ne peut fonctionner que comme une monnaie de quantitée limitée, limitée à un continent par exemple (projet de Mouammar Kadhafi). Et elle neutralise un stock d'or d'une valeur devant être comparable à la valeur de l'ensemble des biens mis en circulation dans un marché où les transactions sont fait avec cette monnaie. Cela entraine son abandon de facto lorsque l'Etat est en mesure d'émettre une monnaie qui a force libératoire dans le pays, car il utilise alors ce stock d'or à autre chose, il le vend. L'étalon-or redevient utile lorsque l'Etat s'affaiblit pour maintenir justement une monnaie scripturale et fiducière papier plus pratique pour les transactions. Et lorsqu'il n'y a plus d'Etat, la monnaie étalonnée sur l'or disparaît à son tour, et est remplacée directement par une monnaie or. Les transactions se font alors en échangeant des pièces d'or de valeurs intrinsèque égale à la transaction.

La monnaie a pour fonction de circuler au travers les transactions, davantage que d'être accumulée et de servir de capitalisation. C'est pourquoi l'optimal économique s'obtient en dépréciant quelque peu la monnaie de façon constante, c'est à dire en maintenant une inflation de quelques pourcents par ans. Ainsi, les projets d'étalon-or modernes intégreront un cours de l'or croissant linéairement, imposant une inflation constante, associée évidement à une création monétaire correspondante puisque c'est une monnaie étalonnée sur l'or, et qui constitue donc un revenu ou une sorte d'impôt pour l'Etat.

4) Le BitCoin

Le BitCoin est une monnaie numérique comprenant une masse monétaire fixe de 21 millions d'unités, dont une partie est réservées pour financer les noeuds qui calcul le BitCoin). Le bitcoin n'a pas d'attrait autre que ceux d'une monnaie numérique de masse monétaire fixe et techniquement sûr. C'est une valeur purement spéculative, une sorte de pyramide de ponsi, mais qui marche en cette période où la création monétaire (dans l'Union européenne et d'une manières plus générale dans les pays de l'OCDE) détournée des intérêts du plus grand nombre, profite aux banques d'affaires spéculatives qui peinent à trouver des produits pour la spéculations.

D'autre part, comme la grande majorité des monnaies numériques, le BitCoin permet des transactions rapides sûre et secrète sans considération de lieu, et est donc utilisé pour des payments illicites et pour la corruption (inclinaisons malheureuse presque naturelle qui arrivent aux sociétés lucratives qui ont de l'argent à ne plus savoir quoi en faire.)

5) La June G1 monnaie libre

 

 

---- 3 Juillet 2024 ----